Introduction
Vous qui ouvrez ce dossier, ne vous arrêtez pas aux premières
lignes, aux premiers mots, allez au-delà des croyances et préjugés
habituels.
Découvrez une réalité souvent ignorée,
édulcorée ou tronquée, par les médias : « la
précocité intellectuelle ».
Réalité, qui vous interpellera et vous surprendra
peut-être personnellement au-delà des idées préconçues.
En effet, beaucoup d'adultes, de professionnels de l'enfance seraient surpris
d'apprendre que l'attitude déconcertante et pénible de certains
enfants relèvent de cette problématique mal vécue et
difficilement détectable.
Ce dossier a pour but d'informer et d'alerter tous les responsables
afin que l'ignorance cesse de semer l'intolérance et de condamner la
moitié de ces enfants à l'échec voire à une détresse
psychologique grave.
Cette information s'adresse aussi bien aux responsables politiques,
à qui cette question pose parfois un problème d'éthique,
qu'aux parents et professionnels de l'enfance désemparés et
impuissants devant des comportements incompréhensibles.
A - La précocité intellectuelle
« Non à l'élitisme »,
« Il est intelligent, il s'en sortira toujours ! »,
« Ils sont déjà assez gâtés par la nature »,
« Ce sont des enfants poussés par les parents »,
etc.
Ces idées fausses, perpétuées et jamais
remises en question, ont la vie dure, et continuent de plonger ... 50 %
de ces enfants dans la détresse. Que nous les appelions précoces,
surdoués, enfants à QI élevé ... Peu importe le
vocable choisi, ces enfants existent.
La précocité, parce qu'elle concerne l'intelligence,
fait peur.
Les médias en ont développé la face mythique : celle
du « petit génie ». Mais au-delà de cette
caricature, il existe une véritable souffrance pour tous les enfants
non détectés, ne correspondant pas à ce cliché
médiatique. La méconnaissance de cette réalité,
alliée aux préjugés tenaces, nous induit souvent en erreur
en matière éducative.
1. Pourquoi faut-il s'en préoccuper ?
- Parce que la précocité intellectuelle peut
être à l'origine de troubles du comportement, ou encore les
aggraver si elle n'est pas prise en considération (le suicide est
3 fois plus fréquent chez les enfants intellectuellement précoces).
- Parce que la précocité intellectuelle implique
des risques d'échec tant sur le plan scolaire, personnel que social,
et qu'il importe de la déceler chez le jeune enfant pour être
en mesure de prévenir plutôt que de guérir.
- Parce que ces enfants, que « tout prédispose
à réussir », se trouvent souvent en difficulté,
voire en souffrance, et que notre rôle d'adultes est de les accompagner
et de les soutenir.
- Parce que ces enfants n'ont aucune autre alternative :
l'éducation est obligatoire et la mission éducative de l'école
est d'aider au développement de chaque enfant.
Or, surdoué signifie trop doué, trop précoce pour s'adapter
sans dommages à la norme de progression scolaire que le système
éducatif a fixée.
Cette pression scolaire normalisatrice subie, pousse l'enfant à l'inadaptation,
au déni de ses possibilités et à sa marginalisation
sociale.
- Parce que des enfants qui ont subi des années
de frustration deviendront des adultes plein de ressentiments qu'ils dirigeront
contre la société avec plus ou moins de violence ... Et beaucoup
d'intelligence !
2. Définition
Au-delà du mythe du « petit génie » :
qu'est-ce qu'un enfant intellectuellement précoce (EIP) ?
C'est un enfant dont l'âge mental est en avance de plusieurs années
par rapport à l'âge réel physique et affectif. On dit
qu'il est EIP lorsque son QI mesuré par des tests psychométriques
(WISC 3) dépasse 125.
Pour nous aider en tant qu'adultes à prêtre un autre regard sur
ce sujet, voici quelques réflexions :
- Le QI moyen de la population est basé à 100. On parle de
déficience intellectuelle lorsque le QI est inférieur ou égal
à .75, de précocité intellectuelle lorsque celui-ci
atteint .125.
À titre indicatif et dans l'absolu, on estime que l'enfant précoce
doit fournir le même type d'effort et d'adaptation constant au sein
du système scolaire actuel qu'un enfant dit « normal »
(QI = 100) que l'on obligerait à suivre une scolarité
dans une classe de déficients mentaux (QI = 75) !
- Nous-même en tant qu'adulte, quel serait notre comportement dans
une telle situation ? Comment s'adapterait-on ?
Imaginez maintenant un enfant qui tente de vivre quotidiennement cette situation
en ignorant totalement la cause de ses difficultés ; seules
deux solutions s'offrent à lui pour exprimer son mal-être :
- Soit « c'est le monde extérieur qui ne va pas »
et l'enfant extériorisera ses difficultés à vivre
cette situation, en adoptant des comportements alarmants (arrogance,
prétention, isolement, dissipation, rêverie, ...)
- Soit « c'est lui qui est anormal » et il intériorisera
sa douleur par des comportements autodestructeurs (dépréciation ;
automutilation ...)
3. Données quantitatives et inégalités
sociales
Environ 5 % des enfants sont intellectuellement
précoces, ce qui signifie qu'il y a en moyenne, dans chaque classe,
1 ou 2 enfants concernés. Mais c'est au sein des milieux les plus défavorisés
que l'EIP souffrira le plus : Une étude nationale de l'INED, réalisée
sur 100 000 élèves de 6 à 14 ans, met en évidence
qu'il y a, en valeur absolue, parmi les enfants dépassant un QI de
125, autant d'enfants provenant des catégories professionnelles
ouvriers - employés que d'enfants provenant des catégories cadres
supérieurs - professions libérales.
Or, on ne retrouve pas ces effectifs au niveau de l'enseignement supérieur
puisque, toujours en valeur absolue, les enfants des cadres supérieurs
- professions libérales s'y retrouvent deux fois plus nombreux que
les enfants d'employés - ouvriers.
« Ce décalage est la conséquence de l'influence du contexte
socio-économique et culturel dans lequel vit l'enfant, mais également
de l'incapacité de l'école actuelle à aider au développement
personnel optimal de chaque enfant, particulièrement en ce qui concerne
les enfants surdoués issus de milieux sociaux défavorisés.
»
[J.-C. Terrassier : « Les enfants surdoués
ou la précocité embarrassante »]
Cette inégalité des chances peut s'expliquer
par la non-détection de ces enfants intellectuellement précoces
qui ne peuvent pas recevoir d'écoute particulière.
En effet, la précocité intellectuelle peut facilement rester
méconnue tant des parents que des enseignants, non informés
et figés dans l'image mythique du surdoué. Car attention :
il faut savoir qu'un enfant précoce n'est pas forcément un bon
élève, comme il est vrai qu'un bon élève n'est
pas forcément précoce !
.... D'où les difficultés de détection.
Par ailleurs :
- Plus la précocité est importante, plus la situation peut
être délicate et l'avenir de l'enfant incertain
- Les garçons « assument » plus difficilement leur précocité
que les filles, d'où des problèmes comportementaux plus fréquents
B - Problématique
des EIP
Caractéristiques communes :
Il faut être conscient que chez l'enfant précoce, seul le
niveau intellectuel est en avance, les autres composantes de la personnalité
suivent un développement normal, voire présentent, parfois,
un léger retard.
« Pour parler de ces enfants, J.-C. Terrassier a créé
le terme de « dyssynchronie », élément
du vocabulaire grec de « dys » : difficulté,
« syn » : avec, « chronos » :
le temps. La dyssynchronie de l'enfant intellectuellement précoce ne
serait autre que la difficulté pour lui, à la différence
de la plupart des autres enfants, à présenter un développement
homogène des différents secteurs de sa personnalité,
c'est-à-dire : entre les niveaux intellectuels, affectifs, psychomoteurs
et graphomoteurs. »
[Jean Brunault Conférence du 10/09/94 à Tours]
Chaque enfant intellectuellement précoce doit assurer quotidiennement
ce déséquilibre entre les différents secteurs de son
développement. De cette situation « inconfortable »
vont découler certains types de comportements, assez fréquents
pour que l'on puisse les considérer comme caractéristiques.
Par exemples :
- L'EIP préfère des camarades plus âgés
que lui mais ne peut partager toutes leurs préoccupations d'où
son isolement fréquent.
- L'EIPn'est stimulé que par des activités difficiles
(il pourra faire des erreurs ou ne pas vouloir faire des choses simples),
mais très sensible il ne supporte pas d'échouer ce qui peut
le bloquer s'il ne se sent pas soutenu et accompagné.
- L'EIP comprend tout très rapidement, et supporte très
mal la répétition. Il veut aller de l'avant. Il souffre
d'être ralenti par des impératifs scolaires ou par sa motricité
qui est liée à son âge réel ; des difficultés
voire des retards en écriture sont fréquents.
- L'EIP est hypersensible : il a accès, de par son
avance intellectuelle, à des informations qu'il ne peut gérer
affectivement, ce qui est générateur d'angoisses. Il ne supporte
pas l'injustice. Son sens de l'humour est particulièrement développé
et peut être très acide.
- La curiosité et sa mémoire sont importantes
et sa concentration impressionnante quand l'enfant est motivé.
- Non détecté, l'enfant intellectuellement précoce
se sent différent des autres mais ignore totalement
la source de son malaise : l'auto-dévaluation ou les problèmes
comportementaux commencent dès qu'il est incompris.
L'E.I.P. confond souvent comprendre et apprendre.
S'il est « scolaire », ses facilités lui permettent
de ne fournir aucun effort pendant des années. Les problèmes
ou lacunes apparaissent souvent à partir du collège, voire pour
certains beaucoup plus tard. N'ayant jamais appris à travailler, il
se sent impuissant, dépassé et peut être dépressif
à la puberté, époque déjà délicate…
(Certains suicides incompréhensibles d'étudiants dits pourtant
« brillants » en grandes écoles seraient dus
à ce genre de situation).
À toutes ces difficultés personnelles, s'ajoutent celles créées
par l'environnement familial ou scolaire ignorant tout de la psychologie des
E.I.P. :
- Il est jugé en fonction de son adaptation sociale, compte tenu
de son âge et de son apparence physique.
- Dès qu'il y a échec ou difficulté, il est ralenti
dans ses apprentissages, au lieu d'être stimulé par une accélération,
une augmentation du niveau proposé ou par des approches pédagogiques
différentes.
- Il est puni pour ses comportements réactifs (perturbation, isolement,
rêverie, ...).
Remarque : le redoublement n'est jamais une solution pour l'EIP
Mais au-delà de ces données de base, il n'y a pas de profil
d'enfant type. À l’intérieur même de cette grande
efficience intellectuelle globale, de grands écarts peuvent apparaître,
variables selon les sujets :
« Ainsi pour un Q.I. de 125,certains présenteront une avance
importante dans le secteur verbal et auront une efficience sensiblement moins
bonne sur le plan du raisonnement. Chez d'autres enfants l'inverse sera observé.
Les conclusions à tirer sur le plan pédagogique ne seront pas
les mêmes. C'est pourquoi au-delà du QI, il convient également
de connaître la dispersion des résultats, si celle-ci est importante,
et les activités dans lesquelles la précocité ou le retard
se manifestent. »
[J.C. Terrassier]
Afin d'aider l'enfant et d'éviter de créer ou d'accentuer
sa marginalisation, il revient aux adultes d'adapter leurs comportements
à ses besoins de base, et au système éducatif de
lui proposer des structures adaptées.
C - Les dangers potentiels
1. Au niveau individuel
Un enfant intellectuellement précoce qui ne trouve pas d'enseignement
adapté à ses capacités s'ennuie à l'école.
Trop de facilité et un trop faible niveau ne suscitent pas son attention,
n'attirent pas son intérêt, et ses capacités sont mises
en somnolence.
Mais sa « vitalité intellectuelle » cherchera
toujours à s'exprimer, et pourra alors induire des attitudes
pénibles.
Quels sont ces comportements qui doivent nous alerter et qui peuvent
apparaître dès les premières années de maternelle ?
A. les réactions caractérielles
- Elève perturbateur (dissipation, impertinence, humour drôle
ou acide) ou élève réfractaire (opposition systématique,
refus de faire).
Ces situations conflictuelles exacerbées finissent généralement
par l'exclusion et le « nomadisme » scolaire voire,
la délinquance grave.
- Elève rêveur (manque de concentration, de motivation) qui
se construit un monde où il peut s'évader et fuir l'ennui.
L'élève peut être particulièrement désorganisé.
- Elève refusant d'aller à l'école, à la limite
de la socialisation, solitaire.
- Elève qui se complique toujours la vie et fait des erreurs sur
des questions simples.
B. La réaction de renonciation à ses capacités
Pour retrouver la norme et réussir coûte que coûte à
ressembler aux autres, l'enfant renonce à sa différence et occulte
ses capacités. C'est une sorte de suicide mental, cause de graves troubles
psychologiques ultérieurs.
Remarque : le corps enseignant et les psychologues ne peuvent
plus à ce stade dépister la précocité : seuls
les spécialistes pourront déceler la renonciation de l'enfant
et mettre en place une thérapie adaptée.
C. La réaction dépressive
Elle peut aller jusqu'à l'installation de pathologies lourdes (introversion,
boulimie, anorexie, ...) voire jusqu'à la tentative de suicide.
D. La réaction de fuite en avant dans un hyper investissement
intellectuel
Enfant qui va se réfugier, « se sécuriser »
dans le monde du savoir (encyclopédies, ....) ; ce qui entraînera
un isolement social de plus en plus fort.
La méconnaissance de ces réalités induit souvent des
erreurs regrettables. Ces enfants qui ont subi des années de frustrations,
deviendront des adultes plein de ressentiment.
2. Au niveau social
Un enfant non reconnu dans sa différence, déstabilisé,
plus ou moins exclu du système scolaire, donc en voie de désocialisation,
risque de tomber dans l'exclusion sociale. Il recherchera
des dérivatifs et des compensations dans les stupéfiants, les
sectes ou se vengera en utilisant ses hautes capacités dans la criminalité.
« Il est bien essentiel, dans une société désormais
mondiale, (...) de reconnaître :
1. Le fait que le surdouement est à peu près aussi répandu
dans toutes les couches sociales et les aires culturelles.
2. Le fait conjoint que le surdouement socialement refoulé, quand il
ne trouve pas accès aux noyaux sociétaux les plus harmonieusement
régulateurs pour l'ensemble social, aboutit, soit :
- À des issues individuellement dépressives et autodestructrices
à tous niveaux de gravité
- À des issues socialement destructrices et perverties dans des noyaux
d'activités délictueuses (organisations délinquantes
et criminelles ...) (...) »
[Robert Pagès lettre du 18/02/94 au professeur
Carneiro,
ancien ministre de l'Education au Portugal]
Une grande partie des élites actuelles se trouve confrontée
à un consensus de société où l'on confond égalité,
nivellement, uniformisation, par peur de sombrer dans l'élitisme.
C'est pourquoi, loin de toute volonté élitiste, une détection
massive dès 4 ans et une prise en compte de cette spécificité
permettraient d'avoir des enfants épanouis et heureux qui deviendraient
des adultes équilibrés.
D. Bilan de la situation
1. Prise en charge sociale de la précocité
Nombre de problèmes seraient évités si l'on
permettait à l'enfant de se développer à son rythme et
non contraint par des normes d'âge légal.
La déficience est reconnue, le « surdouement », quant
à lui, est socialement refoulé.
La réponse sociale actuelle se situe à 2 niveaux.
A. Réponses psychologiques
- La psychothérapie : par méconnaissance
de la précocité ou par refus idéologique de sa réalité,
beaucoup de psychothérapeutes recherchent les causes du comportement
de l'enfant dans les profondeurs de son psychisme ou de celui de ses parents.
Si elle s'avère nécessaire lorsque d'autres troubles sont associés
à la précocité, son action se limite souvent à
aider l'enfant à supporter la pression scolaire normative et lui «
maintenir la tête hors de l'eau ». Elle a souvent pour résultat
de culpabiliser l'enfant ou les parents, qui portent alors l'entière
responsabilité de l'inadapatation, sans que le système éducatif
ne soit remis en cause. Cette thérapeutique inopérante amène
bien souvent les parents à se tourner vers d'autres procédures :
- La psychanalyse : longue, coûteuse, et
avec de maigres résultats dans ce cas.
B. Réponses médicales
- Les médicaments : on calme l'angoisse
de l'enfant avec des médicaments qui provoquent immanquablement une
baisse de ses performances intellectuelles et scolaires ; c'est un traitement
masquant, destructif, et inopérant sur le fond.
- La psychiatrie : l'association nationale pour
la précocité intellectuelle a eu « connaissance d'internements
d'enfants, parfois dramatiques. De telles erreurs de diagnostic stigmatisent
l'enfant socialement au lieu de l'aider, et, au pire, peuvent conduire à
sa destruction psychique, voire son suicide. »
« Pathologiser » la précocité est une
absurdité irrecevable et dont les conséquences sont
parfois des plus dramatiques.
Viendrait-il à quelqu'un l'idée de médicaliser le talent
artistique ou sportif ?
Le comportement de l'enfant est sa forme d'expression. S'il devient asocial,
il convient d'en comprendre les raisons. La psychologie est importante pour
une meilleure connaissance du surdouement et de ses mécanismes. Elle
ne doit pas tenir un rôle thérapeutique central mais s'intéresser
à la détection, l'analyse et la compréhension de la précocité
pour enrichir par cette connaissance et son approche les systèmes éducatifs,
qu'ils soient scolaires ou familiaux.
2. Prise en charge scolaire de la précocité
Trop souvent, parents et enfants ne rencontrent dans le monde scolaire qu'incompréhension,
réticences et même hostilité.
La précocité est une réalité rejetée
parce qu'elle appartient au domaine de l'inconnu.
Il est évident que si l'on peut « résumer »
un enfant à son Q.I., sa différence doit être acceptée
et prise en compte au même titre que toute autre.
Actuellement, alors que l'on fournira à un enfant de 10 ans, qui chausse
du 42, des chaussures à sa pointure, on refuser de « chausser »
les E.I.P. d'une scolarité à leur juste mesure, sous prétexte
qu'ils n'ont pas l'âge légal ou ne sont pas matures affectivement !
Dans certains cas, les enseignants ne manquent pourtant pas de bonne volonté.
Mais le manque d'information sur le thème de la précocité
intellectuelle, et à fortiori l'absence totale de formation rend leur
position inconfortable.
Bien souvent les enseignants déroutés demandent aux parents
des renseignements sur le sujet : bibliographie, articles de presse, etc.
E . Les besoins
La précocité intellectuelle doit naturellement trouver une
solution dans le cadre socio-éducatif, tant au sein du milieu familial
qu'au sein du milieu scolaire ou social au sens le plus large.
Pour cela des nécessités premières apparaissent :
- L'information
- La détection
- La formation spécifique
- Des professionnels de l'enfance
- Des parents
- Un dispositif d'urgence pour soutenir les enfants et parents en détresse
- Prise en charge éducative
- Soutien psychologique
- Des dispositifs éducatifs adaptés pour tous les E.I.P.
1. L'information
Il faut sortir de l'ignorance, qui mène à l'erreur
de diagnostic et donc à des solutions inappropriées.
Il y a nécessité d'une information massive tant des parents,
que des enseignants, des psychologues et des médecins. Les difficultés
scolaires, les problèmes comportementaux sont souvent la résultante
d'une précocité intellectuelle non reconnue et, à fortiori,
non prise en considération.
- Des colloques d'information doivent avoir lieu pour pallier
la méconnaissance de cette réalité, pour informer tous
les professionnels de l'enfance déjà en fonction.
- Un site Internet est nécessaire pour répondre
aux questions et proposer des pistes éducatives ou pédagogiques,
des adresses de spécialistes.
2. La détection
Une pré-détection par les enseignants et les médecins
est possible et éminemment souhaitable dès la maternelle, car
l'EIP n'ayant pas encore subi la pression normalisatrice de l'école
y est plus facilement détectable.
Il faut savoir qu'ensuite, seule une petite minorité d'enfants (moins
d'1/3 des E.I.P.) restera repérable. Ces sont les enfants dits « scolaires »
ou/et « très bons élèves ».
C'est pourquoi une attitude préventive est nécessaire dès
qu'il y a doute. Devant tout comportement intrigant, pénible ou autodestructeur,
il est souhaitable de faire tester rapidement l'enfant.
Tous les professionnels de l'enfance devraient pouvoir informer les parents
de l'existence de cette possibilité et leur conseiller de prendre contact
avec notre association et/ou un(e) psychologue spécialisé(e).
Seuls des tests psychométriques (W.I.S.C. 3) effectués auprès
de psychologues peuvent assurer d'une précocité intellectuelle.
C'est en connaissance de cause que les enseignants pourront alors mettre en
place une pédagogie adaptée.
Une détection précoce est une excellente prévention
des difficultés futures.
3. Une formation spécifique
A. Des professionnels de l'enfance
- L'information sur la précocité intellectuelle doit faire
partie intégrante de la formation de base de tout enseignant.
- Une formation spécifique, systématique, des
enseignants de la maternelle du primaire et du secondaire doit être
mise en place afin de leur permettre de faire face et d'adapter leur pédagogie.
B. Des parents
Les difficultés éducatives rencontrées par les parents
sont nombreuses. Des groupes de réflexion animés par
des psychologues spécialistes sont nécessaires pour éviter
la solitude, les aider à assumer leur rôle parental délicat
ou tout simplement pour répondre aux questions générées
par la précocité intellectuelle
4. Dispositif d'urgence
- Actuellement, nous avons connaissance d'enfants en grande difficulté
et aucune solution n'existe à ce jour pour leur donner une chance de
s'épanouir.
- Au niveau éducatif : il serait fondamental surtout lorsqu'il
y a déperdition des aptitudes, de proposer à l'enfant une prise
en charge particulière hors du cadre scolaire afin de lui permettre
une réconciliation progressive avec le système actuel.
- Au niveau psychologique : pour les enfants en grave situation
(parfois dès l'école primaire), il y a nécessité
d'un accompagnement particulier. Exemples : pour l'EIP ayant porté
l'étiquette d' »anormal » durant des années
; ou l 'E.I.P. ayant renié ses capacités par souci d'identification
aux autres élèves.
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