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24 février 2003 - M. le sénateur GOURNAC à M. DARCOS ministre délégué à l'enseignement scolaire : Échec scolaire des enfants intellectuellement précoces.

Échec scolaire des enfants intellectuellement précoces


M. GOURNAC. – Ma question porte sur la prévention de l'échec scolaire des enfants dits « intellectuellement précoces » Ces enfants sont en situation d'échec pour la simple raison que, dès leur scolarisation, leur soif d'apprendre n'a pas été stimulée par un rythme d'apprentissage adapté à leurs potentialités et qu'ils ont fini par s'ennuyer à l'école, voire à la prendre en grippe.
Bénéficiant de grandes facilités, ils ne sont pas entraînés à l'effort personnel et n'acquièrent pas la discipline et les méthodes de travail sans lesquelles il n'est pas de réussite durable possible. Ces méthodes doivent s'acquérir dès les premières années, pour permettre à ces enfants de donner toute leur mesure. Ceux-ci représentent de 2,5 à 5 % d'une classe d'âge et appartiennent à tous les milieux, preuve que la précocité n'est pas un phénomène social ou culturel. Elle existe. Soyons pragmatiques : 33 % de ces enfants sont en situation d'échec en fin de troisième, 17 % d'entre eux font des études médiocres. C'est un gâchis évident.
Un principal de collège des Yvelines a créé, il y a dix ans exactement c'est son anniversaire, une association aujourd'hui reconnue pour la qualité de son travail, sur la question de la précocité. Elle comptait quarante adhérents la première année, elle en compte 3 500 aujourd'hui, avec des antennes partout en France. Ce n'est pas le signe que le nombre des enfants précoces est en augmentation, mais celui d'une prise de conscience grandissante de la réalité du problème. C'est aussi le signe que parler de la précocité est devenu possible. Je vous demande donc, monsieur le Ministre, ce que vous envisagez de mettre en œuvre pour permettre une meilleure prise en compte de cette réalité et quels sont vos projets en vue d'une meilleure intégration dans le système scolaire de ces enfants, qui appartiennent, je le répète, à toutes les conditions sociales.

M. DARCOS, ministre délégué à l'enseignement scolaire. – La question méritait d'être posé.
Je suis heureux de vous annoncer que pour la première fois, la circulaire de rentrée va proposer des mesures pour ces élèves, à la fois à l'école primaire et au collège.
À l'école primaire, la réglementation va rendre possibles les adaptations du parcours scolaire. C'est ainsi que la réduction du temps passé dans un cycle, sera envisageable, et dès l'école maternelle. Ces élèves n'ont en effet pas des profils de réussite homogènes. Il faut donc leur permettre de progresser dans les domaines où ils en ont plus besoin, ou envie. Cela devrait stimuler leur motivation, donc éviter l'ennui, et l'échec.
Certains de ces élèves peuvent présenter des difficultés très tôt, l'équipe éducative devra procéder à des évaluations qui mettent en évidence la coexistence de difficultés et de réussites remarquables. Les réseaux d'aides spécialisés aideront les équipes pédagogiques à valoriser les points d'appui, tout en identifiant les points faibles, pour lesquels des solutions seront envisagées. Ce seront donc des projets individualisés, élaborés en association avec les parents. Les élèves peuvent tirer un réel profit de classes à plusieurs niveaux, favorables à la différenciation des activités et des rythmes. Il leur sera proposé aussi des temps d'approfondissement et de recherche, en particulier en utilisant les technologies de l'information et de la communication.
Au collège, la réduction d'une année, au sein du cycle central, sera une formule appropriée à la vitesse d'apprentissage des élèves intellectuellement précoces. Dans le cadre de l'autonomie des établissements, des aides et approfondissement particuliers, ou encore une individualisation complète du parcours vont pouvoir être mis en œuvre.
D'une manière générale, il conviendra de veiller à tirer un meilleur parti des dispositifs qui favorisent l'appétit de connaissances, les recherches individuelles et collectives. La collaboration entre les parents, le chef d'établissement et les équipes pédagogiques doit permettre des solutions adaptées.
Enfin, une mission d'observation d'établissements expérimentaux en la matière a été confiée à l'inspection générale. Nous vous informerons des résultats de cette mission d'ici quelques semaines, ainsi que l'association de Mme Cote dont l'excellent travail doit être salué.
Oui, nous innovons à l'éducation nationale. Et, au risque de me répéter, je vous rappelle que c'est la première fois qu'une circulaire de rentrée offre des solutions claires pour les élèves intellectuellement précoces.

M. GOURNAC. – Vous connaissant, je m'attendais à une réponse constructive, mais je suis particulièrement satisfait par votre annonce d'une circulaire de rentrée et par l'importance que vous reconnaissez à une évaluation dès l'école maternelle. Je vous remercie aussi pour cette mission d'observation et je vous demande qu'elle puisse s'enrichir de l'expérience des familles et des chefs d'établissement. C'est tous ensemble que nous devrons travailler et innover, car il n'est plus possible de rester bras croisés devant ce gâchis. Dans un journal du soir daté d'aujourd'hui, Jean Ferrier nous apprend que l'homogénéité, même entre des élèves nés la même année, est un leurre !
Je vous remercie donc d'agir et de nous tenir au courant, Pierre Lécuyer, député des Yvelines, et moi-même, qui travaillons sur le sujet depuis dix ans, et avons besoin d'être informés.
Une dernière question monsieur le Ministre ; ne la prenez pas mal : avons-nous, sur ce problème, un interlocuteur sur cette question au ministère ? (M. le ministre délégué acquiesce.) Je vous remercie.

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