COMMENT
AIDER NOS ENFANTS DANS LEURS DEVOIRS ET LEÇONS
LE
RÔLE DES PARENTS
Madame de Raymond
Enseignante, spécialiste des difficultés scolaires et formatrice
en gestion mentale
QUELQUES CONSEILS DIVERS :
Chez le précoce, il existe une aptitude à
labstraction, mais il a besoin de son monde denfant et de
quantité de jeux.
Ne pas lui apporter des savoirs en plus, sil na pas lappétit
dapprendre en plus.
Sil veut jouer, le laisser faire.
Ce nest pas parce quon lui fait faire des choses en plus à
la maison que cela va tromper lennui scolaire.
Négocier avec lécole : donner des exercices progressifs
au lieu de répétitifs, ou saut de classe.
QUELQUES CAS OU LÉCHEC SCOLAIRE SURVIENT A CAUSE DUN
FONCTIONNEMENT MENTAL PLUS ADAPTE :
En général, cela ne se
passe pas trop mal jusquen 6e. Pour certains, les choses ont du
sens demblée, a priori.
Dès quils doivent faire leffort de se créer
à eux même du sens, ils ne savent plus comment faire. Ils
nont pas de stratégie mentale.
Il faut quil y ait un espace entre les aptitudes du sujet et où
il veut aller pour pouvoir avoir envie et besoin de bâtir du sens.
Fonctionnement : Le corps reçoit linfo. Chacun a un
code daccès préférentiel (voir, écouter,
sentir, bouger, goûter, toucher, se parler
)
On napprend que si on transforme dans son cerveau volontairement
et consciemment ce que lon a vu, entendu, senti
en représentations
mentales conscientes (se revoir, les voir, se les parler, les réentendre
)
pour établir du sens, il faut procéder à une traduction
mentale, une appropriation.
Pour dautre, il sagit de fulgurance de sens : Ils voient une
sorte de forme, de chose symbolique, lui donner la solution, et il sait
que cest cela.
Cela pose de gros problèmes de transmission des connaissances,
car cela nest pas énonçable. Quand l'apprentissage
ou la compréhension deviennent plus laborieux, la fulgurance de
sens ne se fait plus, et cest la catastrophe ! En général,
la réponse fulgurante fausse est liée à un problème
dinattention.
Le corps reçoit des perceptions, cest la réalité
sensible. On doit toujours confronter la production de sens au monde sensible,
mais souvent ils ne sont pas dans la communication :
La pensée prime sur le réel, ils nont plus besoin
de donner une réalité à ce quils apprennent.
Ils sont donc incapables de comprendre lobjectif de lécole,
qui ne valide pas une pensée mais une réalité restituée
(nécessité de donner les réalités intermédiaires
pour que lautre comprenne, ce qui devient encore plus impératif
à lâge adulte).
COMMENT LES AIDER ?
Il est intéressant de mettre en place des
processus mentaux économiques (aller au plus court et en ligne
droite).
Savoir rejoindre un objectif sans se perdre en chemin, penser en plus
court chemin. Transmettre ce que lon pense. Savoir soutiller
pour atteindre son objectif.
Mon sens et le non-sens des autres : lEIP a des questions
existentielles : le monde ne prend sens que sil va vers la résolution
de lénigme fondamentale quil se pose.
Or lécole nest pas du tout dans ce plan (tout y est
tranché, saucissonné
), il ny a aucun lien apparent,
alors le jeune décroche.
Mais les parents peuvent agir en lui disant quil naura jamais
de réponse, cest une quête incessante, et il ny
a jamais de réponse définitive à cette quête.
Il y aura toujours une question, après, quand il aura élucidé
la première.
Lui dire aussi que lécole participe à cette quête
en comprenant aujourdhui et demain.
Lécrit est donc nécessaire
car seul il participe à la mémoire.
Accepter de se doter doutils : Il est dans le sens, a une
pensée très rapide, il na donc pas besoin des outils
tout de suite. Mais à un moment sa rapidité de pensée
nest plus suffisante, et il na pas doutils. Il faut
donc progressivement lui expliquer le pourquoi, le comment, car sinon
cest une course effrénée de sens, sans en accumuler
le sens.
Il y a souvent chez eux un grand écart entre laptitude à
labstraction et laptitude à produire .
Le par cur et les normes ont une nécessité intellectuelle.
Il faut trier ce qui est nécessaire dapprendre par cur
(pour coller au réel) et ce qui est nécessaire dêtre
compris (produire quelque chose à soi), parce quand on aime être
dans le sens, on naime pas coller au réel.
En ce qui concerne lapprentissage des langues, il y a quatre domaines
à investir pour apprendre un mot : la prononciation, lutilisation,
le sens, lorthographe.
Or souvent les EIP nutilisent quun seul de ces domaines et
sont alors en échec. Ils doivent accepter de ne pas tout savoir
dun coup, davoir des point forts et des points faibles.
Il faut leur interdire dapprendre ce quils savent déjà,
se mettre dans la tête uniquement ce qui manque.
Se raconter sa journée tous les jours stabilise sa mémoire.
Prévoir la suite permet de comprendre les mécanismes et
les objectifs de lécole.
Les EIP ont souvent une imagination créatrice importante, et sont
très faibles pour le code et la précision. Si on les ramène
au concret, cela peut les aider à mettre en place le code, car
sil nest pas en place, il est difficile darriver à
labstraction.
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